L'évolution de l'art de la magie.

Comme vu lors du précédent blogue, on sait que l’apparition (sans jeux de mots)du phénomène de vouloir reproduire les effets d’une force mystérieuse, appelé communément la #magie, existe depuis au moins 3722 ans. On a aussi constaté des traces des premiers #magiciens à cette époque en Égypte.

Effectivement le papyrus Westcar (vers 1700 av. J.-C.) est l'un des plus anciens témoignages sur l'illusionnisme et des premiers magiciens. Puis l’histoire nous montre que des vases grecs truqués datant du VIe siècle av. J.-C. étaient déjà fabriqués à cette époque, probablement utilisés pour mystifier les gens ou simplement comme curiosité ''magique''.

Que se soit pour berner les gens afin de les manipuler et les extorquer, ou simplement pour les amuser, ces vases créaient sans équivoque des illusions. L'un d'eux, conservé et exposé au Musée du Louvre, comporte un siphon permettant de le vider et de le remplir à plusieurs reprises.

Il y a le fameux Satyre buveur, ou le vase (appelé un skyphos) que tient la créature se vide seul et donne l'#illusion que c'est la créature qui vide le récipient.

Fonctionnement et schéma

du vase en vue de coupe.

Un autre vase conservé au musée Allard Piierson d’Amsterdam, daté du IVe siècle av. J.-C., permettait de verser à volonté deux liquides différents. Par exemple de l'eau puis ensuite du vin, comme Jésus. Les écrits grecs et romains relatent leur intérêt pour les «faiseurs de prestiges » appelés aujourd'hui #magiciens. De la plus haute antiquité à nos jours, l’art de fabriquer des objets ''magiques'' existe. Et ce, afin de prétendre que ces objets et leurs phénomènes sont le fruit d’un prodige surnaturel.

Puis il y a l'art de créer, avec la dextérité manuelle, d'autres illusions. Celui qui pratique cet art est appelé #prestidigitateur ou magicien. C'est celui qui, par sa dextérité, peut entre autre faire apparaître ou disparaître des objets comme des cartes ou des pièces de monnaie.

Jean de Salisbury (1115-1180) philosophe, historien anglais et grand voyageur membre de l’École de Chartres, utilisait déjà le mot prestigiateur (ne pas confondre avec prestidigitateur) issu du latin et qui a survécu en italien en tant que « prestigiatore ». Il rajoutait dans ses textes ''on soupçonnait le diable d'être l'auxiliaire de ces baladins''. L'art de la magie était donc déjà connu, pratiqué et répandu à cette époque.

Reginald Scot publia en 1584 The Discoverie of Witchcraft dans le but de démystifier les procédés employés par les prestidigitateurs et autres faiseurs de tours en vue de leur éviter le bûcher. Ironiquement, cet ouvrage est rapidement devenu un manuel d'apprentissage pour les ''magiciens'' débutants de l'époque.

Aussi au 15e siècle il y a des peintures qui illustrent des scènes typiques de spectacles de magie comme on peut le voir encore aujourd'hui.

Jérôme Bosch (ou suiveur) : L'Escamoteur, 1475-1480,

huile sur bois, Saint-Germain-en-Laye, musée municipal.

Vers la fin du 18e siècle la prestidigitation suscite l'intérêt des savants et ils se penchent plus sérieusement sur ces phénomènes. L'Encyclopédie de Diderot, 1772, détaille plusieurs tours de magie à l'article « Tours de cartes et de mains », et rapporte les efforts faits par les scientifiques de l'Académie royale des sciences, notamment de Denis Dodart, pour expliquer ces trucs.

Toujours au 18e siècle, une mode surgit pour présenter en spectacle des phénomènes récemment découverts issus de la physique, la chimie, la mathématique, la mécanique... et souvent les faire passer pour des phénomènes magiques ou des curiosités surnaturelles. En fait toutes les sortes de science peu ou mal comprises étaient une source potentielle pour mystifier les gens. On appelait ces présentations de la Physique amusante.

Bien que pratiquée des siècles plus tôt, comme mentionné plus haut, ce n'est que vers les années 1800 qu'on peut commencer à répertorier des artistes et spectacles de magie, notamment l'artiste Docteur Carlosbach, un escamoteur faisant de la magie de rue en France durant ces années. Ce fameux docteur fit découvrir l'art de l'illusionnisme à Robert Houdin (ne pas confondre avec Houdini), quand celui-ci le vit en spectacle dans la ville de Blois en France et par l'entremise d'un recueil que le docteur avait écrit.

Aussi à cette époque notons un magicien peu connu mais très important, Jules de Rovère. Un prestidigitateur aussi français, qui a été actif de 1819 à 1858. On lui doit d'ailleurs la création du mot prestidigitateur qu'il inventa au début de sa carrière pour se démarquer des autres physiciens et escamoteurs de tout genre, déjà en vogue à cette époque. De plus, Jules de Rovère avec ses numéros d'automates inspira lui aussi Robert Houdin, qui se mit à en fabriquer pour les utiliser dans ses propres spectacles.

Nous voilà à l'âge moderne de la magie. Je continuerai dans mon prochain Blogue à développer sur les artistes qui ont marqué notre imaginaire à partir de cette époque, avec entre autre des précisions sur Robert Houdin, surnommé le « père de la magie moderne ».

Jean-Eugène Robert-Houdin est considéré comme l'un des plus grands prestidigitateurs de tous les temps, à l'origine de presque tous les « grands trucs » de la #magie actuelle et qui a inspiré nombre de magiciens. C'était aussi un grand constructeur d'automates.

Et d'ici la, mettez un peu de magie dans votre vie!

Texte: Donald Côté

Révision et correction: Pauline Bourgault

Référencement: Wikipédia